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- Desloges (Poirier), Pierre—Tous les historiens ont mentionné le nom de Pierre Desloges comme celui qui fut l’un des premiers, avec Jean St-Louis, à bâtir une habitation dans la Basse ville. Voyons ce qu'il en est.
Pierre, fils de Pascal Poirier dit Desloges et de Marie-Rose Brazeau, épouse Esther Masson à St-Eustache le 30 mars 1818. Leur fils François et peut-être d'autres enfants également y naissent. Moins de dix ans après, le menuisier Pierre Desloges
arrive à Bytown. L’arrivée ici de ce pionnier a été décrite plus tard par son fils François dans un article paru dans le "Journal” des environs de 1900.
Je n'ai pu retrouver l’article en question mais il paraît qu'une dame Pigeon y fit allusion dans une causerie. Voici ce qu’elle dit: François Desloges, auteur de courts Mémoires (?) naquit à St-Eustache en 1818. Son père, Pierre Poirier dit Desloges vint à Bytown le 29 juin 1826. Cette date précède de trois mois le choix de l’emplacement du canal ce qui signifie que Desloges, au courant des projets du gouvernement britannique, vint inspecter les lieux en vue de s'y établir. Entre cette date et le 3 février 1827, lorsque sa famille arriva de St-Eustache, le pionnier abattit des arbres de la forêt dense qui couvrait cette partie des bords de l’Outaouais et s'en servit pour construire une cabane en rondins où est aujourd'hui l'angle Dalhousie et George. Tout de suite, on se mit au travail. Pierre construisit, pour le père Harran ou Héron, petite maison au coin de Kent et Victoria; il fit aussi, je l'ai dit, les tribunes pour agrandir la petite chapelle de la rue Sussex.
On sait que, le 17 mars 1827, le jeune François, âgé de neuf ans, observait les travaux du creusage du canal et que, le 16 août de la même année, il assistait à la pose de la pierre angulaire des écluses par l'explorateur John Franklin.
Il est curieux de noter que, en 1829, ce fut sous le nom de Peter Poirier que le Pionnier et sa femme Esther Masson font baptiser leur fils Michel Osias. Peut-être, ce Michel ne vécut—il pas longtemps, car, si on peut suivre l'existence de François,
celle de son frère ne nous est pas connue.
La solide maison qu’avait élevée Desloges pendant l’hiver de 1826—27 existait encore au début de ce siècle-ci; elle fut démolie pour la construction du Monument national et maintenant c’est l’hôtel Holiday Inn qui s'élève à cet endroit.
le ne sais quand mourut le pionnier, mais son fils François (F.X.) épousa Julie Poitras en 1844. C'est sous le nom de Poirier-Desloges” que l’on trouve le mariage de F.X., fils de Pierre et d'Esther Masson. Ce couple eut une fille, peut-être aussi d'autres enfants, qui épousa Samuel Chevrier en 1871. Par contre, je trouve sous “Desloges" cette fois, le mariage de Célina, ?lle de François Desloges-Poirier et de Marie Lantier, avec Olivier Dorion en 1858. Une grande confusion règne ici dans le nom de la famille et je compte poursuivre des recherches pour démêler cet imbroglio.
Une autre famille Desloges vint s'établir à Ottawa après 1855, certainement apparentée à celle du pionnier Desloges puisque tous sont originaires de St-Eustache Il s'agit, cette fois, d'un Michel Desloges, héros de la rébellion de 1837-38 qui se sauva avec grande rapidité, à l'approche des Habits Rouges, et se réfugia à la rivière Désert, près de Maniwaki. Ses enfants, dont Alexandre, naquirent là-bas, la famille vint habiter Ottawa et le père y mourut en 1935. De cette famille sont issus, entre autres, Oscar, Edgar et deux filles qui firent parle d'elle pendant les troubles qui suivirent le Règlement XVII. Ce sont les vaillantes institutrices Diane et Beatrice Desloges qui devinrent respectivement Mme Georges Tanguay et Mme Lanthier, Cette branche de la famill n'a pas d'héritier mâle.
Source: Georgette Lamoureux - Bytown et ses pionniers canadiens-français 1826-1855 - page 319-20.
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